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Questions-Réponses
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Une psychothérapie est-ce nécessairement long ?

Pas nécessairement. Quelques séances peuvent parfois suffire. Prendre un temps pour s’arrêter, exprimer sa souffrance et ses difficultés, décaler son regard et comprendre ce qui fait nœud en soi, permet de retrouver un équilibre et ne plus avoir besoin de soutien. Cela peut aller dans ce cas de deux ou trois séances à quelques semaines.

En revanche, il est bien évident que pour des difficultés plus importantes, plus envahissantes, et surtout plus anciennes, cela peut impliquer de prendre davantage de temps. Non seulement pour retrouver un équilibre mais que celui-ci soi durable et que la personne retrouve son autonomie.

Cependant, si une psychothérapie est aussi un travail sur soi, il s’agit également d’un chemin fait de découverte, de connaissance sur soi et qui emmène vers d'avantage de souplesse et de liberté. Le professionnel qualifié respecte le rythme du patient, ne lui impose rien.



 
Un psychologue ça ne parle pas, ça ne fait qu'écouter


La psychothérapie se fait à la fois à travers l’écoute mais aussi l’échange. Elle est certes basée notamment sur les effets de la parole du patient adressée à tiers neutre et bienveillant mais le psychologue est aussi là pour répondre de ce qu’il entend et proposer des échanges qui favorisent le cheminement propre du patient. Selon le contexte, le psychologue établit des liens, soumet certaines interprétations, propose parfois certains outils.

Surtout, l’une des compétences du psychologue réside dans la construction du cadre relationnel propice à l’expression du patient. Ainsi, ses interventions dépendent fortement de la situation, il cherchera à mettre à l’aise autant par sa parole que par ses silences selon ce qui convient à telle personne singulière.



 
Psychologue, Psychothérapeute, Psychanalyste, Psychiatre, quelles différences ?

Le Psychologue est le spécialiste du fonctionnement psychique. Il a un diplôme d’état de niveau master II. Il s’agit d’un titre protégé. Il peut exercer dans de multiples domaines (hôpital, médecine du travail, secteur judiciaire…) où il propose, selon le contexte, du soutien psychologique, de l’évaluation, de l’expertise.

Le Psychothérapeute est le professionnel dispensant des soins psychiques. Il propose des consultations qui ont pour objectif le mieux être, le soin des souffrances. Il s’est formé selon une ou plusieurs approches. Il s’agit également d’un titre protégé. A savoir que tout psychologue est psychothérapeute et peut pratiquer la psychothérapie, ce qui n’est pas vrai  dans le sens inverse. Le psychologue a une formation approfondie sur la connaissance du fonctionnement psychique et est soumis au code de déontologie de la profession.  

Le Psychanalyste passe par un autre cursus. Est psychanalyste celui ou celle qui a suivi lui-même une psychanalyse de type didactique et a été reconnu et validé par l’une des écoles de psychanalyse. La psychanalyse est une technique spécifique centrée sur les associations libres et l’analyse du transfert, avec dans la plupart des cas, l’utilisation d’un divan.

Un Psychiatre est un médecin. Il est spécialisé sur les questions des troubles psychiques. Il diagnostique, traite et tente de prévenir les maladies mentales, les troubles psychiques et les désordres émotionnels. Il peut notamment prescrire des traitements médicamenteux.

 
Ca n'est pas normal d'aller voir un "psy"

Pour certaines personnes, la psychothérapie peut encore apparaitre comme mystérieuse. Son objet d’intérêt, le psychisme, reste un élément invisible, impalpable. Observer l’existence de la vie psychique ne va pas forcement de soi.

Pourtant, lorsque nous remarquons chez quelqu’un une peur irrationnelle d’un animal ou d’une situation, ou bien qu’il ne parvient pas à dépasser certains évènements de vie douloureux et reprendre le cours de sa vie, ou encore qu’il est assailli d’idées ou de comportements qui s’imposent à lui, nous avons là quelques exemples de perturbations de la vie psychique.

Tout comme pour les pathologies du corps, nous n’irions pas trouver à redire à quelqu’un qui est malade qu’il serait étrange qu’il aille voir le médecin.

Un autre type de frein provient d’un certain regard sur des difficultés telle que la dépression. Perçue parfois comme un manque de volonté, les personnes hésitent à consulter et se culpabilisent de ne pas pouvoir parvenir à se soigner seules. Alors que bien souvent, franchir la porte d’un professionnel représente une étape fondamentale vers le mieux être.

Cela étant dit, nous notons que la place de la psychologie tend peu à peu à se « normaliser » et consulter devient plus banal.

 
Parler ça ne sert à rien

La parole est LE canal d’expression majeur pour faire sortir ce qui maintien les nœuds. Consulter devient parfois nécessaire car le patient ne peut s’observer ou s’entendre lui-même, et ce, d’autant plus quand les émotions sont bloquées ou envahissantes. Pour prendre une image, un peu comme lors d’une conduite automobile, nous avons tous forcément nos propres angles morts sur notre vie psychique. C’est en déposant la parole auprès d’une autre personne, avec le moins de résistance possible, que les mécanismes peuvent se mettre à jour.

La souffrance psychique provient avant tout de la relation à soi-même et aux autres. La thérapie par la parole s’attache donc à faire émerger, à identifier, et comprendre les messages que la personne a reçus, qui la guident au quotidien et la font souffrir. Ces messages peuvent être conscients ou non, verbaux ou émotionnels et sont autant d’injonctions quotidiennes à répéter le même schéma.

 
Faut-il nécessairement comprendre le pourquoi pour savoir comment dépasser les difficultés ?

L'écoute et la relation sont les premiers facteurs de soutien avant même d’évoquer le contenu et l’approche choisie.

Le fait d’aller vers davantage de compréhension cela permet notamment de mettre des mots et de ne plus être seul face à ses émotions. Poser des mots permet notamment de retrouver une appartenance à quelque chose qui existe, et constater que l'on peut être compris et accepter même dans ce qui fait le plus souffrir. De plus, faire des liens entre des éléments qui nous paraissaient disjoints et comprendre les mécanismes psychiques ou l’histoire qui ont conduit à la formation des difficultés permet à la personne retrouver une souplesse dans son fonctionnement psychique. On dira souvent que la thérapie peut permettre de se réconcilier avec une partie de son histoire.

Parfois, la question du sens et du lien à l’histoire du patient peut ne pas être au premier plan. Trouver des façons de faire autrement, de se décaler de la façon habituelle d’agir ou de penser, ou simplement de déposer les émotions douloureuses et en prendre conscience, permet aussi d’aller vers un meilleur équilibre.


Si les chemins du soin sont multiples, la relation d’aide est toujours au centre.